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Chronique BD : L'Ombre des Pins

luceaflorent Par Le 07/07/2023 0

La chronique classique :

 

Écrire l’ombre sensible

 

L’histoire en bref

Pablo rend visite à sa grand-mère avec ses parents. L’été est là avec sa chaleur propice à la torpeur et aux baignades. Pablo n’est pas là pour divaguer. Il a du boulot pour ses études. La botanique est son champ d’expertise.

La rencontre de Carla changera ses plans. Pablo et Carla se découvre une passion commune : la photographie.

Ils se tournent autour comme deux étoiles tourbillonnant dans la voie lactée. Ils se retrouvent pris dans la tempête de leurs sentiments.

Sans précipitation, ils s’apprivoisent. Un lien étroit voit le jour à l’ombre des pins silencieux.

 

Être ou ne pas avoir Été

Cécile Dupuis et Valérian Guillaume rêvent un été d’amours adolescentes à l’encre de leurs plumes sensibles. De leur collaboration naît un projet photosensible.

La pellicule prend vie et la graphie révèle les couleurs chaudes et froides, les ombres et les lumières. Un décor de l’entre-deux , entre rêve et réalité, entre clarté et flou brouille nos repères.

Les mots se font rares. Ils disparaissent souvent pour laisser la place à des pages sans bulles, mais pas sans respirations et surtout, pas sans sentiments.

Prenez un siège et affalez-vous comme au cinéma, le grand angle, les contre-plongées et les différentes focales vous immergeront dans cet art de dire beaucoup avec peu. Il est temps de faire sens sans en faire trop.

La photographie : l’art d’écrire avec la lumière. Entre ces pages se dessinent des images contrastées. On joue avec nos yeux : noir profond, lumière aveuglante, flous artistiques, silences et économies de lettres.

Tout est subtilement agencé pour créer une atmosphère et nous marquer au cœur. Tout se lit entre les lignes de crayon.

 

C’est beau l’amour, quand il ne se crie pas

Pas besoin de le crier sur tous les toits. Pour Clara et Pablo, l’amour se vit dans des regards, dans des gestes tendres, dans une imperceptible union de leurs parcours. Le temps d’un été, ils se rassemblent. Peu importe si ça ne dure pas. Ils sont différents, mais ils s’accordent.

Leur mélodie n’est pas en sous-sol, mais en sous-marin. Pourtant, tout est clair et net pour les spectateurs de ce récital.

Tout cela semble si naturel que ces deux personnages nous embarquent avec eux. Nous voguons à leurs côtés et nous nous intégrons dans cette nature estivale. Nos sens en éveil et en sommeil. Nos cœurs à l’écoute et sourds à toute distraction. Toujours dans cette idée d’entre-deux.

Pablo et Clara nous font plonger. Tout s’arrête. Pour eux, comme pour nous. Un instant.

Et ça fait du bien de lever le pied, de ne plus penser aux responsabilités, aux examens, aux angoisses et autres tracas quotidiens.

Une pause s’impose et L’ombre des pins nous la propose.

Notre âme ici se repose. Elle prend le temps de contempler et de vivre.

Tout simplement.

Que demander de plus ?

 

Conclusion

Dans notre monde connecté et esclave de la rapidité, un peu de déconnexion et de réconciliation avec nos sensorialités est un remède bien plus efficace que des rivières de pilules multicolores.

La nature est notre alliée pour ne pas finir fioles à lier. Les arbres, les animaux, les nuages, les vagues, les falaises à contempler ou arpenter, rechargent nos batteries faiblardes bien plus durablement que le béton, l’acier, l’argent et l’or noir.

Encore faut-il savoir prendre le temps de voir vraiment. Alors, lâchons un peu nos écrans, ouvrons nos fenêtres, captons la lumière et ressentons les choses sans aucun filtre.

Merci aux créations sensibles de nous aider à voir au-delà de nos apparences.

L’ombre des pins de Cécile Dupuis et Valérian Guillaume, Virages graphiques, chez Payot Rivages, 112 pages, couleurs, septembre 2022


 


 

 

Chronique en rimes

À l’ombre des sentiments

Le hasard des rencontres

Le hasard des vents contraires

Un été à l’ombre des pins

Un été le cœur dans la pénombre

Un regard interpelé par une silhouette

Un flash de lumière l’appareil saisit l’instant

Où deux cœurs battants s’accrochent-cœur


 

La photo comme prétexte

Des instants d’alégresse

La découverte de l’autre

Les émois les remue-méninges

Les sentiments déménagent


 

N'y a –t-il rien de plus doux que de contempler

Les paysages enfiévrés de soleil et de sel

En compagnie d’un être qui partage le sens

De votre tramontane intérieure ?


 

N’y a-t-il rien de plus fou que de se laisser

Divaguer sur une île emprisonnée par la mer

Dans une chambre noire rocailleuse

Et d’y trouver enfin la lumière qui nous manquait ?


 

N’est-il pas complètement fou de se dire

Que l’on peut gagner un second souffle

Alors que l’on se noyait petit à petit ?


 

Les sens en ébullition comme un orage sauvage

Les temps perpétuellement léthargiques sont loin

Bienvenue à des jeux innocents à des rapprochements

Bienvenue à des instants d’insouciante félicité


 


 

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